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L’argent fait-il le bonheur ?

par Sylvain Lapointe
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C’est une question qui revient constamment sans qu’aucune réponse précise n’ait pu être définie.  J’ai mis la main sur un article intéressant, paru à l’automne 2012 dans le Rotman Magazine.  Il est écrit par trois professeurs : du nom de Mme Elizabeth Dunn, Ms Daniel Gilbert et Timothy Wilson.  Cet article traite de la relation entre l’argent et le bonheur.  J’ai pensé partager avec vous l’essentiel de cet article, car il apporte certains points de réflexion intéressants.

En voici les grandes lignes :

Les gens riches n’ont pas que des biens fastueux; ils ont souvent une meilleure nutrition et de meilleurs soins médicaux, plus de temps libre et un travail souvent plus gratifiant – à peu près tous les ingrédients d’une recette pour une vie heureuse. Et pourtant, les recherches démontrent souvent qu’ils ne sont pas beaucoup plus heureux que ceux qui en ont moins. Si l’argent peut acheter le bonheur, alors pourquoi n’est-ce pas toujours le cas?

Les auteurs croient que la raison est que les gens riches ne dépensent pas leur argent de la bonne façon.  La plupart des gens ne connaissent pas les données scientifiques de base sur le bonheur – ce qu’il apporte et ce qui le maintient, donc, ils ne savent pas comment utiliser leur argent pour se le procurer.  En conséquence, l’argent est une opportunité pour attirer le bonheur, toutefois il est régulièrement gaspillé parce que, ce que les gens croient qui les rendront heureux, ne fonctionnent pas. Dans cet article, les professeurs fournissent six principes pour augmenter le bonheur en dépensant judicieusement l’argent durement gagné.  Dans cette lettre vous en découvrirez 3 et je partagerai les trois autres dans ma prochaine lettre.

Principe 1 : Acheter des expériences de vie au lieu de biens matériels

Quand un évènement triste arrive, plusieurs personnes ont l’habitude de dépenser sur un bien matériel pour se gâter et  se sentir mieux.  Même si ce geste peut apporter un certain bonheur à court terme, les études démontrent que l’effet serait meilleur et plus soutenu si la personne dépensait son argent sur une « expérience de vie ».

Une des raisons qui explique ce phénomène est que nous nous adaptons très rapidement à du matériel. Après avoir consacré plusieurs jours pour sélectionner un plancher de bois franc parfait pour le nouveau condo, le plancher fait de bois Brésilien devient rapidement rien de plus que le sol sous nos pieds. En revanche, avoir en mémoire l’image d’un bébé guépard à l’aube de sa vie dans un safari en Afrique vous procurera un plaisir qui risque de durer longtemps.

Une autre raison pour laquelle les expériences nous rendent plus heureux que les biens matériels, c’est qu’elles sont plus susceptibles d’être partagées avec d’autres personnes, et les autres personnes – comme nous allons le voir – sont notre plus grande source de bonheur.

Principe 2 : Aider les autres

Les êtres humains sont les animaux les plus sociables de la planète. De nombreux scientifiques pensent que notre «hyper sociabilité» est ce qui a permis à notre cerveau de tripler en taille en seulement deux millions d’années.  Étant donné la profondeur du niveau social auquel  nous sommes parvenus, il n’est pas étonnant de constater que la qualité de nos relations sociales est un facteur déterminant de notre  bonheur.  Pour cette raison, en général tout ce que nous faisons pour améliorer nos relations avec les autres, tend à améliorer notre niveau de bonheur aussi – et cela inclus dépenser notre argent.

Plusieurs études démontrent qu’en général les gens retirent beaucoup plus de satisfaction et de bonheur en dépensant de l’argent pour les autres que pour eux même.    Bien que l’argent peut et doit promouvoir le bonheur, la simple pensée de l’argent, peut nuire à sa capacité de le faire.

Principe 3 : Acheter de nombreux petits plaisirs au lieu de quelques-uns plus importants

Si nous nous adaptons inévitablement aux plus grandes délectations que l’argent peut apporter, il peut être préférable de se livrer à une variété de petits plaisirs fréquents, plutôt que de se livrer à des achats importants comme une voiture sport, des vacances de rêve ou des places de concert de première rangée.  En effet, dans de nombreux domaines différents, le bonheur est plus fortement associé à la fréquence plutôt qu’à l’intensité des expériences positives des gens.

Une raison pour laquelle les petits achats fréquents procurent plus de plaisir que les gros achats inhabituels, c’est que nous sommes moins susceptibles de nous adapter au premier. Plus les gens peuvent facilement comprendre et expliquer un événement, plus vite ils s’y adapteront, par contre tout ce qui rend un événement plus difficile à comprendre et à expliquer, retardera  son adaptation et le rendra plus plaisant. Ces variables comprennent la nouveauté, la surprise, l’incertitude et la variabilité.  À titre d’exemple : prendre une bière après le travail avec des amis n’est jamais exactement la même expérience que celles des semaines précédentes.

Ainsi, en se procurant de fréquents plaisirs éphémères (plutôt que des expériences plus sporadiques, mais prolongées), les consommateurs peuvent tirer avantage de l’explosion de joie qui accompagne la première minute de massage, la première bouchée de gâteau au chocolat, et la première vue de la mer.

Je vous reviens au prochain trimestre avec les autres principes.

Les renseignements contenus dans ce présent article ont été préparés par Sylvain Lapointe, un conseiller en placement inscrit auprès de Valeurs Mobilières PEAK inc. ; ils ont été obtenus de sources que nous croyons fiables, mais ne sont pas garantis et pourraient être incomplets.  L’auteur ne se tient pas responsable des décisions financières des lecteurs suite à cette lecture. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK inc.  Valeurs Mobilières PEAK est membre du Fonds canadien de protection des épargnants.

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