Voici le titre d’un article du Journal Les Affaires du 15 mars 2017. Tout a débuté par un reportage de la CBC à l’émission « Go Public » le 6 mars dernier au sujet d’employés de la Banque TD qui auraient contrevenu à la loi, afin d’atteindre leurs objectifs de vente, et ce en raison d’une pression indue de la part de l’employeur. Un courtier d’assurance de la TD a même avoué que les employés sont directement incités à raconter de fausses histoires pour vendre des produits.
Une autre source se dit harcelée en recevant chaque semaine un courriel mentionnant, en rouge, le nom des employés n’ayant pas atteint leurs objectifs de vente. L’employeur n’hésite pas à les menacer de mettre fin à leur emploi s’ils ne rectifient pas la situation.
Suivant ce reportage, des centaines d’employés toujours en poste ou anciens de la TD ont écrit à la CBC pour témoigner de l’environnement de travail empoisonné, stressant, insensé et sans aucune préoccupation morale. Même si la banque exige que les employés suivent le code d’éthique, ceux-ci sont dans l’impossibilité de le respecter compte tenu des critères de ventes démesurés.
Même les conseillers en gestion des avoirs de la TD, se disent victimes de cette pression. Voici ce qu’un conseiller a mentionné: « J’ai dû agir dans mon propre intérêt en investissant les économies de mon client dans un placement qui ne lui convenait pas, et ce en raison des cibles de ventes exigées» !
Ces allégations au sujet de la TD ont engendré une avalanche de révélations sur les pratiques commerciales du secteur bancaire, au point où le gouvernement canadien a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête. L’Agence de la consommation en matière financière du Canada (ACFC) a indiqué que son prochain examen des pratiques commerciales débuterait en avril. La commissaire s’est dite préoccupée par les témoignages obtenus concernant la vente de produits et de services sans l’obtention du consentement des clients.
Il sera intéressant de voir ce qui ressortira de ce rapport. Entre temps, chose certaine, lors de votre prochaine rencontre avec votre conseiller financier, s’il vous offre une carte de crédit supplémentaire, il y a sans doute lieu de vous demander si vous êtes au bon endroit et si la personne devant vous a vraiment votre intérêt financier à cœur.
Je souhaite que ce rapport ordonne une meilleure transparence du milieu et que tout conflit d’intérêts soit obligatoirement divulgué. Il est clair à mon esprit que certains « conseillers » ont un avantage pécunier ou une pression indue afin de favoriser les placements internes de l’institution, souvent au détriment du bien-être financier de l’investisseur!
Votre conseiller financier actuel est-il vraiment indépendant?