Un des objectifs le plus couramment convoité par les mieux nantis de ce monde est la réduction d’impôt. Pour toute personne qui n’est pas actionnaire de son entreprise, mis à part le gain réalisé sur la vente d’une résidence principale et le CELI, il existe peu de moyens de se soustraire à cette contribution obligatoire. Il y en a cependant une stratégie que j’aimerais partager qui est très intéressante pour les travailleurs autonomes qui ne sont pas incorporés.
Je suis conscient que la stratégie s’adresse à un bassin de gens limité, cependant elle est très puissante et il y a sûrement des gens autour de vous qui pourraient en bénéficier.
Cette lettre financière s’inspire d’une décision des autorités fiscales canadiennes et d’une demande anticipée que le centre de formation en fiscalité (CQFF) a faite auprès de l’agence des douanes et du revenu du Canada (ADRC). L’ADRC a clairement indiqué qu’elle acceptera la technique de la « mise à part » de l’argent.
La stratégie de la « mise à part » de l’argent consiste à rendre certaines dépenses d’intérêts déductibles d’impôt en utilisant ses liquidités afin de payer ses dépenses personnelles ou ses emprunts pour lesquels les intérêts sont non déductibles, tandis que les dépenses où les intérêts sont déductibles sont financées par voie d’emprunt.
Dans un cas concret, un travailleur autonome qui a un revenu de 70000 $ par année pourrait appliquer cet argent sur son hypothèque (intérêt non déductible) et demander une marge de crédit de type « dollars pour dollars » à son institution prêteuse, ce qui créera du même coup une marge de crédit disponible de 70000 $. Cette marge servira maintenant uniquement aux dépenses d’affaires admissibles (intérêts déductibles). Supposons que ce même individu a présentement une hypothèque de 200000 $ à un taux de 6 % amortissable sur 20 ans. Au bout de 20 ans, il aura payé près de 140000 $ en intérêts. Cependant s’il réussit éventuellement à convertir ses intérêts non déductibles en intérêts déductibles par l’entremise de la technique de la « mise à part » de l’argent, il pourrait déduire son 140000 $ d’intérêts payés et ainsi économiser non loin de 70000 $ en impôt, et ce sans trop d’efforts!
Cette stratégie pourrait également être utilisée pour d’autres situations comme l’espace REER non utilisé, le paiement de ses primes d’assurance vie universelle, le paiement des impôts en retard, etc. Les propriétaires d’immeubles à revenus et les associés de société en nom collectif peuvent également utiliser cette stratégie à leur avantage.
Cette technique est relativement complexe et j’ai tenté de minimiser les détails techniques. Il est important de communiquer avec des professionnels avant d’appliquer une telle stratégie.
Les renseignements contenus dans ce présent article ont été préparés par Sylvain Lapointe, un conseiller en placement inscrit auprès de Valeurs Mobilières PEAK inc. ; ils ont été obtenus de sources que nous croyons fiables, mais ne sont pas garantis et pourraient être incomplets. L’auteur ne se tient pas responsable des décisions financières des lecteurs suite à cette lecture. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK inc. Valeurs Mobilières PEAK est membre du Fonds canadien de protection des épargnants.