IL FAUT RAMENER LE CLOISONNEMENT !

[pencilang en_US='by' fr_FR='par' /] Sylvain Lapointe
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Dernièrement, j’ai mis la main sur un commentaire de Sy Harding.  Cet article m’a fait réaliser à quel point l’histoire a parfois tendance à se répéter et que les périodes économiques prospères font oublier rapidement les évènements passés.

Les États-Unis ont connu la pire crise financière de leur histoire en 1929,  la grande dépression. Suite à ce krach boursier, une enquête a démontré d’énormes conflits d’intérêts et des cas flagrants de fraudes dans les  activités des institutions financières américaines qui ont mené à cette catastrophe financière.  Il était clair que les firmes financières étaient devenues trop grosses, trop puissantes et créaient un danger pour l’économie.

Dans le but de prévenir qu’une telle situation  se reproduise, le Congrès Américain a passé en 1933 le Glass-Steagall Act.  Ce décret avait pour but de fractionner les sphères d’activités financières conflictuelles, forçant les institutions à se concentrer dans un seul champ d’activité.

Ainsi, les banques commerciales ne pouvaient qu’accepter les dépôts commerciaux et offrir des prêts aux entreprises.  Les banques dédiées aux particuliers ne pouvaient offrir que des services de dépôts et prêts aux individus pour leurs besoins personnels et hypothécaires.  Les banques d’investissements n’offraient que des services de fusions et d’acquisitions, et aidaient les entreprises à lever des capitaux sur le marché boursier.  Les firmes de courtages offraient des services transactionnels sur le marché boursier et maintenaient un marché secondaire pour les firmes publiques.  Et finalement, les firmes de fonds mutuels offraient des fonds d’investissements en vendant des parts au grand public.

Ce cloisonnement a très bien profité aux institutions financières durant 60 ans.  Cependant durant les années 1990, certaines banques ont voulu mettre la main sur les profits engrangés par les services offerts des autres types de banques, et ont tenté de faire disparaître les barrières.  Certaines firmes de Wall Street ont engagé à grands frais des lobbyistes afin de réduire le cloisonnement des services financiers.  À bout d’acharnement et de dépenses colossales, les lobbys de Wall Street sont venus à bout du Glass-Steagall Act et en 1999 le Congrès Américains a abrogé la loi.

À partir de ce moment, les banques ont mis la main sur des firmes de courtages, ils ont mit sur pieds leurs propres fonds mutuels, ont morcelé des hypothèques pour en faire du papier commercial pour, par la suite, les vendre sous forme d’investissements et ont sauté à pieds joints dans des transactions boursières audacieuses pour leurs propres comptes.  D’ailleurs certaines informations circulent présentement au sujet de transactions internes qui auraient mal tournés pour la Banque JPMorgan Chase et qui lui auraient fait subir jusqu’à 9 milliards de pertes.

Par la suite, l’appât du gain a rapidement prit le dessus et les dirigeants ont dramatiquement perdu le contrôle, pas une, mais bien deux fois.  La première a eu lieu avec l’éclatement de la bulle technologique du marché boursier en 2000 et par la suite et plus sérieusement la crise financière de 2008-2009.

Des changements législatifs ont été promis depuis et de même que la restauration du Glass-Steagall Act, celle qui avait démontré son efficacité durant plusieurs décennies.  Mais la force des lobbyistes de Wall Street est venue à bout des tentatives de Washington de réinstaurer cette loi.

Il est primordial de mieux superviser l’industrie bancaire et de revenir à un cloisonnement efficace afin d’éviter à nouveau les catastrophes de 1929, 2000 et 2008.  Car l’histoire nous a démontré que ces fléaux financiers sont inévitables si l’industrie est laissée à elle-même.

 

 

 

Les renseignements contenus dans ce présent article ont été préparés par Sylvain Lapointe, un conseiller en placement inscrit auprès de Valeurs Mobilières PEAK inc. ; ils ont été obtenus de sources que nous croyons fiables, mais ne sont pas garantis et pourraient être incomplets.  L’auteur ne se tient pas responsable des décisions financières des lecteurs suite à cette lecture. Les opinions exprimées ici ne reflètent pas
nécessairement celles de Valeurs Mobilières PEAK inc.  Valeurs Mobilières PEAK est membre du Fonds canadien de protection des épargnants.

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