Ça fait déjà 18 ans que j’exerce ce métier et à l’occasion, le temps nous fait oublier certaines notions théoriques de base. C’est ce qu’un article lu récemment de Joashua M. Brown, courtier à Wall Street, m’a fait réaliser.
Dans cet article, il fait une mise en situation et donne à l’investisseur deux options :
Option numéro 1 – Vous investissez 1000 dollars par mois durant 15 ans avec la possibilité de voir votre investissement réduit de moitié à deux reprises au cours de cette période.
Option numéro 2 – Vous investissez les mêmes 1000 dollars par mois durant 15 ans dans un investissement qui procure le même rendement annuel moyen, sauf que vous ne subissez aucune baisse de valeur.
Quelle option choisiriez-vous?
Sans grandes analyses, vous choisiriez l’option numéro 2, n’est-ce pas ? Qui choisirait l’option 1?
Je suis navré de vous dire que vous avez choisi la mauvaise! Le fait que votre placement subisse deux baisses de 50 % fait en sorte que vous vous procurez beaucoup plus de parts pour le même 1000 $ d’investissement durant ces périodes creuses. Je ne suis pas en train de vous dire que c’est la solution la plus facile à vivre, mais c’est nettement celle qui procure le meilleur rendement.
Eric Nelson de Servo Wealth explique en détail comment on arrive à cette conclusion. De l’an 2000 à 2014, l’indice américain S&P 500 a obtenu un rendement annuel composé moyen de 4.1 %, soit le même que le Vanguard obligation court terme, mais avec beaucoup plus de volatilité. Avoir investi un montant forfaitaire dans l’une ou l’autre des solutions dès 2000, aurait donné le même résultat final. Maintenant, si au lieu d’investir un seul montant au tout début, on investit mensuellement 1000 $ pendant 15 ans, soit un montant cumulatif de 180 000 $ dans les deux mêmes solutions, la solution moins volatile aurait procuré une somme de 228 294 $, alors que le S&P aurait atteint la somme de 352 202 $, presque 130 000$ de plus!
Même si le rendement annuel du S&P 500 n’est que de 4.1 % en moyenne durant cette période, en investissant mensuellement et en bénéficiant des replis boursiers, les sommes investies atteignent 8.5 %. Comment est-ce possible ? Les montants qui ont été investis durant les périodes creuses de 2001, 2002, 2008 et 2011, ont pu profiter subséquemment de rendement de 12 %, 15 % et même davantage.
La clef de cette stratégie est de profiter des replis boursiers, et pour ce faire, un investisseur se doit d’investir au moment où les marchés sont déprimés, et même idéalement investir davantage. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’une personne retraitée qui est en période de décaissement ne peut se permettre autant de risque que celle qui a encore des années à investir.
Se conditionner à apprécier les replis boursiers n’est pas facile, et plus il y a d’argent en jeux, plus difficile ce sera.
N’essayez pas de vous protéger contre la volatilité, sachez plutôt l’utiliser à votre avantage!